01 Nov 2016

La retraite Madelin contre l’espérance de vie

retraite-madelinJ’ai hésité ce matin à faire mon chèque pour payer mon échéance de retraite Madelin et je ne l’ai pas fait.

J’ai 50 ans. Mon revenu est de 50.000 € et je verse 5.000 € chaque année sur mon contrat de retraite Madelin. Ma société prend en charge ces cotisations facultatives.

Pourquoi avoir payé sans sourciller mes cotisations durant ces si nombreuses années et soudainement se dérober devant l’obstacle ? C’est le week-end de la Toussaint et à force de fréquenter les cimetières, j’ai fini par penser que ma retraite serait courte.

J’ai fait un petit calcul mais comme je vous l’ai déjà dit (mais cela ne fait rire que moi), on n’est jamais trop fort pour ce calcul.

Les cotisations Madelin sont soumises à cotisations, mes 5.000 € de retraite facultative me coûtent 1.531 € de cotisations obligatoires. Ces 6.531 € génèrent une économie d’impôt sur les sociétés de 2.177 € si mon taux d’impôt d’imposition est de 33.33 % ou de 980 € s’il est de 15 %.

De mon côté, je paierai 43 € d’impôt sur le revenu dû à la CSG/CRDS non déductible sur les cotisations obligatoires liées à ma cotisation de retraite Madelin.

Le coût net de ma cotisation de retraite Madelin est de 4.398 € pour un IS à 33.33 % ou de 5.595 € pour un IS à 15 %.

Cette cotisation de 5.000 € de retraite me rapportera 339 € par an pour mes 65 ans desquels je déduirai mon impôt sur le revenu (92 €) soit un montant net de 247 €.

J’amortirai donc mon investissement Madelin sur 18 ans si mon  IS est à 33.33 % ou sur 23 ans pour un IS à 15 %.

Je continue de visiter les cimetières, je ne sais pas si je serai centenaire mais j’ai arrêté de payer ma retraite Madelin.

Vous pouvez lire mes billets sur http://www.rolland-nino.fr

Commentaires

  • D’ANNA
    1 novembre 2016 Répondre

    Bonjour Rolland,
    Toujours aussi plaisant de lire vos blogs. Par contre, concernant ce dernier post, il manque certains éléments financiers qui vont je l’espère vous faire changer d’avis…
    Trois points structurants n’apparaissent pas dans votre analyse :
    1- Le passage à la retraite implique souvent, à minima, un changement d’une tranche TMI à la baisse. En l’occurrence passage d’une TMI de 30% à 14%. Pour les TMI supérieures le changement peut être de plusieurs tranches à la baisse…
    2- L’hypothèse que vous prenez est que l’argent placé sur le contrat Madelin ne va pas travailler. En profil Prudent sur un horizon d’investissement de 15 ans (65 – 50), l’hypothèse, basse, de rendement est de l’ordre de +2-2,5%/an net de tous frais de gestion et versement. Sans oublier le phénomène de capitalisation de l’argent…
    3- Même si l’on ne prend pas en compte les spécificités de certains contrats (table de mortalité figée, fonds euro croissance, diversification) qui ont un effet significatif sur le montant de la rente à la retraite (ex: un changement de table de mortalité -> ~-15% sur la rente), vous n’avez pas pris en compte les options de rente. En effet, il est possible de choisir des rentes réversibles en totalité ou partielle, de garantir un nombre minimal d’annuités (par exemple, 20 ans), de définir des paliers sur les premières années, etc.
    Ces trois points font grandement changer vos chiffres.

    • Rolland NINO
      2 novembre 2016 Répondre

      Merci encore de suivre mon blog et d’y participer. Complètement d’accord avec vos 3 remarques qui au risque de ne pas modifier radicalement mon avis, vont contribuer pour le moins à le pondérer.

      Bien à vous,

  • Gagnadre Jean louis
    1 novembre 2016 Répondre

    Bonsoir

    Votre espérance de vie à 65 ans est de 19 ans…(INSEE 2011-2013)
    Par ailleuros pour évaluer l’intérêt du dis positif il ne faut pas tenir compte de la deductibilite à l’IS qui est totalement neutre mais de celle de l’IR !
    In fine nous avons montré il y a bien longtemps que l’intérêt du dispositif était simplement fonction de la difference de taux d’imposition entre l’activité et la retraite

    Cordialement

    • Rolland NINO
      2 novembre 2016 Répondre

      Bonjour,
      Merci de suivre mon blog et de participer à la réflexion de tout ce qui tourne autour de la rémunération des dirigeants. Je voulais juste apporter une précision concernant la déduction des cotisations Madelin. En préambule, les rémunérations des gérants majoritaires de sociétés soumises à l’IS constituent des charges de personnel à inscrire au compte 641 « Rémunérations du personnel « (PCG, art. 446/64).

      Les cotisations sociales des gérants sont en principe à la charge des intéressés :

      les cotisations sociales dues par les associés et dirigeants imposables selon le régime de l’article 62 du CGI, étant des charges personnelles des intéressés, ne peuvent pas, par suite, être comprises, au point de vue fiscal, dans les charges d’exploitation de la société elle-même (Circ. 11 mai 1950, 2261 § 186 ; Rép. Piales : CR 26 avril 1950 p. 1137 n° 1342, BOCD 1950, 2e p. n° 8 p. 143).

      Elles ne peuvent qu’être déduites de la rémunération brute à raison de laquelle les intéressés sont imposables dans les conditions prévues par l’article 62 du CGI (Rép. Denais : AN 26 janvier 1951 p. 396 n° 15730 ; Rép. Schumann : AN 6 mai 1955 n° 16318 p. 2544 ; Rép. Dorey : AN 19 avril 1956 p. 1363n°255).
      Dans l’hypothèse où les cotisations sociales obligatoires ou facultatives des dirigeants non salariés sont prises en charge par les sociétés, leur montant présente le caractère d’un complément de rémunération. C’est donc à ce titre qu’elles sont comptabilisées en 641 et non en 646. Elles constituent des suppléments de rémunérations. Elles peuvent être retranchées du résultat de la société en tant que supplément de rémunération. Aux termes de l’article 62 du CGI, le montant imposable des rémunérations des gérants majoritaires « est déterminé, après déduction des cotisations et primes mentionnées à l’article 154 bis, selon les règles prévues en matière de traitements et salaires ». En pratique, ce montant s’obtient donc en retranchant successivement du total formé par les « traitements, remboursements forfaitaires de frais et toutes autres rémunérations » perçus :
      – les cotisations sociales et primes d’assurance groupe définies à l’article 154 bis du CGI,
      – les frais professionnels (déduction forfaitaire de 10 % ou frais réels).
      Le cas échéant, peuvent également être déduits de la rémunération brute, avant déduction des frais professionnels, les intérêts des emprunts contractés pour souscrire au capital de la société lorsqu’il s’agit d’une société nouvellement créée.
      A votre disposition pour en discuter. Sinon, tout à fait d’accord avec votre conclusion !
      Bien à vous,

  • flechet
    2 novembre 2016 Répondre

    Bonjour
    Comme souvent vos blogs sont d’excellente qualité. Bravo
    Je rejoins les remarques de d’anna et de jean louis.
    Le Retour sur Investissement, en prenant une hypothèse faible de 2,5% par an, est de 13 ans si l’on ôte la fiscalité à la sortie (rente de 339 € pour un coût réel de 5 551€)
    L’espérance de vie que vous aurez à 65 ans devrait être de 20,1 ans et de 24,3 pour un conjoint de la même année.
    Avec la réversion sur le conjoint en cas de décès et des annuités garanties votre système Madelin est tout à fait judicieux. Certains contrats prévoient même un doublement de la rente en cas de dépendance….qui sera (hélas) de plus en plus commun pour la génération de centenaires qui se profilent.
    Oubliez ce 1 er nov….c’est bientôt Noel !!!
    Bien à vous

    • Rolland NINO
      2 novembre 2016 Répondre

      Tout d’abord merci pour vos compliments au sujet de mon blog. Cet article a suscité de nombreuses réactions sur le blog, Linkedin et twitter voire même téléphoniques.
      C’est bien, cela m’a permis de faire une liste importante des qualités du contrat de retraite Madelin.
      Vous avez raison, Je vais penser à Noël qui est plus près du printemps que la Toussaint.

      Bien à vous,

  • symon
    5 novembre 2016 Répondre

    bonjour Roland,

    et encore merci pour vos articles toujours intéressants.
    comme le 1er commentaire l’a souligné le TMI est la clé, le madelin étant une economie d’impot qu’on differe jusqu’a la retraire donc si on a un tmi haut pdt travail puis tmi + bas a la retraite = cas optimal.
    Mais est-ce souvent le cas lorsqu’on est dans la tranche 30% (phase travail = enfants = parts supplémentaires) ? sachant que l’idée étant de maintenir son train de vie je suis beaucoup plus réservé que le 1er commentaire!

    concernant la modalité de reversion, la rente la plus élevée est évidemment celui où vous choisissez 100% pour vous non réversible.(et donc perdu…)

    Pour ma part je vois les inconvénients suivants:
    – Une fois que vous l’avez ouvert, le capital ne vous appartient plus car il appartient à l’assureur et il ne sera plus jamais disponible pour vous (c’est juste une rente et seulement quand vous serez en retraite)

    – Un minimum de versement annuel est obligatoire pendant la phase d’épargne mais là vous avez encore la possibilité de transférer votre contrat d’une compagnie à une autre si vous pensez qu’il existe des contrats meilleurs que d’autres (vous ne vous pourrez vous en rendre compte qu’avec le montant des rentes qui vous seront versées, donc quand vous serez en retraite…)

    – impossibilité de récupérer le capital et vous serez alors dépendant de la santé de l’assureur (et de sa façon de gérer l’argent que vous lui avez confié) pour votre niveau de vie à la retraite

    – La retraite en loi Madelin ne date que de 1994 et donc, les clients qui touchent les rentes prévues à leur contrat sont encore peu nombreux, mais leur nombre va rapidement exploser (il suffit de regarder la pyramide des âges de la France.

    Problèmes passés avec ce genre de placement:
    – le CREF (complémentaire retraite facultative des fonctionnaires créée en 1987): En 2000, on a du faire baisser le montant des rentes versées de 17 % d’un seul coup pour sauver le système
    – la Préfon (idem mais créée en 1964): En 10 ans, la rente versée par la Préfon a perdu 11,4 % de pouvoir d’achat du fait de l’absence de revalorisation

  • Laurent MOUTOU
    9 novembre 2016 Répondre

    Rolland bonsoir,
    Il me semble que le besoin retraite ne doit pas être regardé uniquement sur un aspect economico-financier, mais d’abord d’un point de vue assurantiel.
    Quel est le RISQUE retraite?: C’est celui de vivre longtemps (Trop?) à la retraite soit même et son conjoint. Nous parlons là d’une durée moyenne et probable de 20 à 30 ans, d’espérance de vie.
    En ce qui me concerne,et comme pour mes associés, une bonne retraite est une retraite qui doit s’appuyer sur 3 piliers, afin de tenir bon… sur la durée:
    La répartition, la capitalisation (Madelin PERP ou autres), et les revenus du patrimoine (en premier lieu: être propriétaire de sa résidence principale à l’age de la retraite et de l’avoir totalement payée). Nous le savons tous, les systèmes de répartition vont connaitre dans les prochaines années une érosion certaine. Les étayer avec de la capitalisation est une sage décision, car c’est la seule, qui permet de garantir à vie pour toi et pour ton conjoint, un complément de revenus chaque mois/ trimestre sur une longue trés longue période. Et ce en dehors des aléas financiers
    Car qui est capable de te garantir en 2016 sur 20-30 ans à partir d’un capital constitué un complément de revenus certain et indexé? Pour moi personne en dehors des assureurs via la rente viagère, avec en corolaire il est vrai l’aliénation du capital. Si tu es certain avec ton conjoint de mourir dans les 5 ans qui suivent ton départ à la retraite, tu ne fera pas un excellent placement, certes. Mais même dans ce cas, la plupart des contrats retraite prévoient des annuités garanties sur 15-20 ans. Ce qui signifie que dans cette hypothèse tes héritiers auront sur 10-15 ans un complément de revenus. Ce qui n’est jamais le cas de la répartition!
    En revanche si tu profites toi et ton conjoint sur une longue période d’une retraite active, tu sera trés satisfait d’avoir ce complément de revenus à vie. Surtout si dans les dernières années de votre vie vous connaissez l’un ou l’autre une période de dépendance. Pour moi cette garantie est inestimable pour couvrir ce RISQUE retraite.
    Après nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut répartir les risques: Immobilier, obligations actions, assurance-vie, …, et répartir les solutions qui te permettront de sortir sous forme :de rente viagère, de capital, ou de revenus récurrents, afin de garantir une souplesse de gestion sur une logue période… et pour faire face à d’éventuels aléas.Autre remarque, je ne connais pas ton niveau de revenus, mais il me semble que le versement de ces 5000€/an même depuis quelques années, sur un contrat Madelin ne seront pas suffisants pour combler ta baisse (ou chute) de revenus lors de ton départ à la retraite. Il est vrai que tu as l’avantage de cotiser à la CAVEC caisse, largement mieux gérée que le RSI, à laquelle je suis rattaché.
    J’estime qu’il faut pour nous les TNS; cotiser +/-15% de nos revenus annuels sur de la capitalisation et ce de façon régulière.
    Restant à ta disposition pour échanger de façon plus complète sur ce sujet!!
    Dans tous les cas félicitations et merci pour tes articles.
    Amicalement et au plaisir.

    • Rolland NINO
      11 novembre 2016 Répondre

      Merci Laurent de tous ses commentaires qui avec ceux des autres lecteurs de mes billets permettent aux chefs d’entreprise de pouvoir prendre leurs décisions en toute connaissance de cause. Au plaisir de te croiser,

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