10 Août 2022

Un parangon de complexité

L’articulation des calculs de plafonds de retraite supplémentaire constitue un vrai casse-tête. Pour le démontrer, nous allons prendre un exemple.

L’exposé du problème

Madame SORRET est salariée. Dans son entreprise a été mis en place un PERO. En 2021, son salaire brut annuel est de 36.000 € (soit un salaire net imposable de 28.800 €) et les cotisations patronales et salariales du PERO s’élèvent à  10 % du salaire brut.

Par ailleurs, Madame SORRET est architecte libérale. Elle a un salarié, son assistant. Son bénéfice fiscal 2021 avant déduction des cotisations facultatives est de 70.000 €. La cotisation retraite article 154 bis est de 5.000 €.

Elle a mis en place un PERECO. Elle a versé sur le compartiment 1 du PERECO un versement volontaire déductible de 2.000 € au titre de l’article 154 bis. Son entreprise a abondé 6.000 €.

Quel est le montant des cotisations d’épargne retraite déductible ?

A – Ces deux contrats (PERO et PERECO article 154 bis) fonctionnent à cloison étanche. On commence donc par examiner le contrat PERO puis le contrat article 154 bis.

PERO : le montant total des cotisations ne doit pas excéder 8 % pour être déductibles or le contrat prévoit 10 %. 2 % soit 720 € ne seront pas déductibles. Le salaire net imposable sera donc de 29.520 € (28.800 € + 720 €).

Article 154 bis : le montant du bénéfice avant déduction des cotisations facultatives est de 70.000 €. Le montant des retraites facultatives est de 7.000 € (5.000 € + 2.000 €).

Disponible 154 bis = 70.000 € X 10 % + (70.000 € -41.136 €) X 15 % = 11.330 €.

Il convient d’enlever l’abondement PERECO soit 6.000 €.

Le disponible 154 bis est donc de 5.330 €.

Madame SORRET ayant cotisé la somme de 7.000 €, l’excédent de 1.670 € sera donc réintégré dans le bénéfice imposable.

Bénéfice fiscal = 70.000 – 7.000 € + 1.670 = 64.670 €

On aura pu résoudre ce problème sous un autre angle et cela aurait donné une autre solution.

B – On commence par imputer l’abondement PERECO sur les cotisations article 83.

PERO : le montant total des cotisations ne doit pas excéder 8 % or le contrat prévoit 10 %. 2 % soit 720 € ne seront pas déductibles. Le salaire net imposable sera donc de 29.520 € (28.800 € + 720 €).

Les cotisations déductibles s’élèvent à 36.000 € x 8 % = 2.880 €.

On impute l’abondement PERECO soit 6.000 €. Les cotisations article 83 sont donc entièrement non déductibles. Le reliquat de l’abondement PERECO est de 6.000 € – 2.880 € = 3.120 €.

Le salaire net imposable est donc de 28.800 € + 720 € + 2.880 € = 32.400 €

Article 154 bis : le montant du bénéfice avant déduction des cotisations facultatives est de 70.000 €. Le montant des retraites facultatives est de 7.000 € (5.000 € + 2.000 €). L’assiette 154 bis est donc de 70.000 €.

Disponible 154 bis = 70.000 € X 10 % + (70.000 € -41.136 €) X 15 % = 11.330 €.

Il convient d’enlever le reliquat de l’abondement PERECO non encore imputé soit 3.120 €.

Le disponible 154 bis est donc de 8.210 €.

Madame SORRET a cotisé la somme de 7.000 € soit moins que le disponible. Les 7.000 € sont donc entièrement déductibles.

Bénéfice fiscal = 70.000 – 7.000 € = 63.000 €

En termes d’impôt sur le revenu, le résultat ne sera pas le même. Il conviendra de faire les simulations et de retenir la solution la plus avantageuse.

Dans cet exemple, la 1e solution semble donc à privilégier.

Comme vous êtes tous en tracances, je me suis permis ce petit exercice un peu complexe. On ne peut que déplorer cette imagination créative qui imprègne le Bofip !

 

Bonnes vacances !

 

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